Marque de blend particulièrement réputée aux Etats-Unis pour son caractère très léger donnant naissance au slogan « Scotch as its Lightest », Ambassador fut créée par la société Taylor & Fergusson, fondée à Glasgow en 1820. Cette société est rachetée au début des années 1930 par Hiram Walker qui, en 1965, rachète également la distillerie Scapa, alors sous licence d’exploitation de Taylor & Fergusson. Scapa était un malt phare dans l’élaboration de la gamme des blends de la marque Ambassador qui se déclinait en différents âges. Une version de 20 ans, datant des années 50, fut remplacée par plusieurs embouteillages de 25 ans au cours des années 60 et 70. C’est à cette même période qu’un 12 ans et un 8 ans sont introduits sur différents marchés. A l’instar de nombreuses marques, le tournant des années 80 voit disparaitre toute mention d’âge. Il semble qu’Ambassador, du moins en Europe, n’ait pas survécu au tournant des années 90.
Marque de blend rare en Europe, plus réputée en Amérique Latine (Argentine), elle a été lancée au début des années 70 par la société Mc Caffery & Sons. Plusieurs versions existent dont une âgée de 5 ans, réalisée avec le concours de la société Aberlour – Glenlivet Distilleries Ltd, filiale de la société familiale House of Campbell qui, en 1974, devient la propriété du groupe Pernod Ricard. La version sans âge, Very Special Old Light Blended Scocth Whisky, fait mention de la société Glenlivet Distillers Ltd, alors propriétaire des distilleries Glen Grant, Glenlivet, Longmorn et Benriach, qui tomberont dans l’escarcelle du groupe Chivas Brothers. Un blend radicalement sous influence du Speyside.
Marque associée à la distillerie Karuizawa, fermée en 2012. Les premiers embouteillages sont le fait des propriétaires successifs de la distillerie, Saranku-Ocean en 1962, Mercian en 1990. Lors du rachat des stocks par la société Number One Drinks, celle-ci fait revivre la marque, non pas en tant que blend ou blended malt, mais en tant single malt. Asama est utilisée pour les grandes et jeunes cuvées de Karuizawa résultant de l’assemblage de plusieurs dizaines de fûts issus des millésimes 1999 et 2000, réduits à 46%, 48%, 50.5% et 55%.
Alors tout juste âgé de 18 ans, George Ballantine s’établit en 1827 à Edimbourg en tant que marchand de vins fins et de spiritueux. En moins d’un demi-siècle, il fonde la société Ballantine’s & Sons, qui jouit d’une solide réputation de Blenders et de distributeurs de whiskies de qualité, dont plusieurs malts comme Talisker ou Old Glenlivet. Ballantine’s est alors un blend sans âge, portant la mention Fine Old Highland Whisky. Lorsque George Ballantine remet les rênes aux mains de ses fils en 1881, il leur lègue une activité prospère qui, en 1895, obtient la distinction du sceau Royal attribué par la reine Victoria. La société sort des mains familiales en 1922, et la prohibition qui sévit aux Etats-Unis s’avère être un formidable tremplin pour le développement des ventes et de la notoriété de la marque qui, en 1933, est rachetée par le canadien Hiram Walker Gooderham & Worts. Afin d’assurer l’approvisionnement en whisky de malt, les distilleries Miltonduff et Glenburgie sont achetées fin 1936. En 1937, Ballantine’s 10 ans et 15 ans Old Pure Scotch Liqueur sont exportés aux Etats-Unis, alors que Dumbarton, une distillerie de grain, est sur le point de voir le jour (1937 - 1938). En 1951, soit six ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la société est enfin capable de stabiliser la gamme des blends Ballantine’s et les versions âgées de 10, 17 et 30 ans sont confirmées. Au même moment, le Ministère de l’Alimentation exige l’abandon du terme « Liqueur » sur leur étiquette. Le Ballantine’s Finest, qui deviendra l’une des trois meilleures ventes de blended au monde, voit le jour. En 1954, Glencadam et Scapa tombent dans l’escarcelle du groupe, puis Pulteney en 1955. En 1964, la gamme composée de Ballantine’s Finest, 17 ans et 30 ans accueille une version de 12 ans, qui va rapidement conquérir tous les marchés dans le monde. Au tournant des années 70, Balblair est achetée, puis c’est au tour d’Ardbeg en 1976. Cette distillerie sera leur dernière acquisition sous l’étendard d’Hiram Walker. Les années 80 apportent leur lot de turpitudes nécessitant la réduction drastique de la production et la fermeture de certaines distilleries, dont Ardbeg. En 1987, Hiram Walker et Allied Vintners décident de s’allier pour former en 1988 Allied Distillers, qui écrira une nouvelle page de l’histoire de ce blend mythique. Aujourd’hui, toutes les versions de Ballantine’s antérieures aux années 90 sont considérées comme de véritables whiskies de collection et de dégustation en raison de la qualité du stock utilisé, issu, pour les versions les plus jeunes, des décennies 70, 60 et 50.
A l’instar des plus grandes marques de blended scotch, l’histoire de Bell’s débuta au 19ème siècle (1825 officiellement, mais 1851 officieusement) au sein d’une épicerie fine située dans la ville de Perth, fondée par T.R. Sandeman (Portos) pour lequel le jeune Arthur Bell agit en tant qu’agent commercial en vins et spiritueux. En 1851, il en devient actionnaire puis en 1865, propriétaire. En 1895, il est rejoint par ses deux fils et fonde la société Arthur Bell & Sons. C’est à la fin des années 1860 que l’activité de blender prend une réelle dimension. Jusqu’alors, le gros de leur activité est le commerce de whiskies de malts qu’ils achètent auprès de fermiers-distillateur et qu’ils élèvent au sein de leurs chais avant de les revendre. Ce n’est qu’en 1904 que le premier embouteillage portant le nom de Bell est introduit sur le marché. Profitant de la crise économique des années 30, les frères décident d’acheter les distilleries stratégiques pour leur blend : Blair Athol et Dufftown en 1933 et Inchgower en 1936. En 1967, ils ouvrent leur centre d’assemblage et d’embouteillage à proximité de Broxburn, et en 1983, ils rachètent Bladnoch. Bell’s restera indépendante jusqu’en 1985, avant d’être reprise par Guinness puis intégrée à United Distillers en 1987. Jusqu’à la fin des années 70, Bell’s est un blend qui se décline, pour les versions les plus courantes, en 5 ans Extra Special, Extra Light, 12 ans De Luxe et Very Old, 20 ans Royal Reserve. Une version Pure Malt est aussi disponible en 5 ans avec le slogan « Afore Ye Go ». Les années 80 voient apparaitre ce qui va devenir un phénomène de collection, les Bell’s Decanter en céramique, célébrant les évènements liés à la couronne britannique mais aussi les éditions de Noël.
Marque de blended scotch désormais disparue et appartenant à la société John Bisset & Co Ltd, fondée en 1828 à Glasgow. En 1926, elle rachète la distillerie Royal Brackla dont elle utilise la production pour l’élaboration de ses blends. La société et ses actifs sont revendus en 1943 à la Distillers Company Limited. En 1992, la licence de Royal Brackla était toujours enregistrée sous le nom de John Bisset & Co Ltd et les embouteillages du négociant Gordon & MacPhail font apparaitre le nom de cette soci été en tant que propriétaire de la distillerie jusqu’en 2005-2007. Avant les années 50, Bisset’s existait en version Gold Label de 8 ans Extra Liqueur. Dès le début des années 60, la mention d’âge disparait. A noter également que John Bisset & Co Ltd apparait sur certains embouteillages, dont Lagavulin 1909 et Glencoull 1908 (distillerie construite en 1897 et fermée en 1929).
L’histoire de Bulloch Lade, alias « B L », est intimement liée à la distillerie Caol Ila. Bulloch Lade est fondée en 1855 à Glasgow de l’alliance entre Sandy Bulloch et D. Lade & Co. En 1857, BL Gold Label est lancé. Le succès est immédiat. Afin de sécuriser l’approvisionnement en whiskies de sa marque, Bulloch Lade & Co se lance dans l’acquisition de distilleries et devient propriétaire de Camlachie en 1859 (Lowlands), de Caol Ila en 1863 (Islay) puis en 1868, de Benmore (Campbeltown). Pourtant, dès la fin des années 1890, les stocks se font rares et la demande excède l’offre. La Première Guerre mondiale achève de détériorer la situation de la société, qui fait faillite en 1920. Les distilleries Camlachie et Benmore seront reprises par la Distillers Company Limited. Camlachie sera fermée dès 1920 et Benmore en 1936. Caol Ila est vendue à J P O’Brien Ltd. Les marques de Bulloch Lade, BL Gold Label et Old Rarity, sont relancées par la DCL (Distillers Company Ltd) à la fin des années 20. King Arthur, Marlboro et Glen Ila, un Pure Malt de 5 ans, viendront compléter la gamme.
James Buchanan fit ses premières armes en 1879 en tant qu’agent commercial à Londres au sein de la très réputée société d’assemblage Charles Mackinlay & Co. En 1884, il fonde sa société d’assemblage, James Buchanan & Co, après avoir sollicité auprès de la plus ancienne firme de whisky écossais J.& J. Ainslie un partenariat. Il reçut de cette dernière une fin de non-recevoir. Soutenu par Mr W.P. Lowrie, propriétaire d’une société de négoce, il obtient de ce dernier tout le whisky en gros et en bouteilles dont il a besoin. Il crée son premier blend, le Buchanan, qu’il embouteille dans un flacon noir muni d’une étiquette blanche. En 1889, il participe à la Foire internationale de Paris et remporte la médaille d’or pour la catégorie « Scotch Blended Whisky ». Six ans plus tard, il commence à exporter son whisky partout dans le monde et achète en 1898 l’ancien site historique de la distillerie Black Swan, située dans le quartier d’Holborn à Londres, afin d’y installer ses bureaux. En 1904, il rebaptise son blend et l’enregistre sous le nom de Black & White – House of Commons. En 1906, il rachète la société de son ami W.P. Lowrie et devient propriétaire des distilleries Convalmore et Glentauchers. Jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale, Black & White et Red Seal portent son activité d’une telle façon, qu’il devient l’un des « Big Five » de l’industrie du whisky. Puis, en 1915, il s’allie avec John Dewar et ils créent la société Scotch Whisky Brands Ltd dans l’objectif d’acquérir d’autres distilleries (Port Ellen, Benrinnes) et de contrecarrer la puissance de la DCL (Distillerie Company Ltd). La fin de la guerre est marquée par de nouvelles lois et taxes défavorables à l’industrie du whisky. La déclaration de la prohibition aux Etats-Unis est un nouveau coup de frein à une activité en mauvaise santé et, en 1925, Buchanan et Dewar doivent s’allier et se mettre sous le patronage de la Distillers Company Ltd. Si la marque historique de Buchanan reste Black & White, plusieurs créations sont venues développer le portefeuille de cette société, dont une gamme de blends Buchanan : De Luxe, 12 ans, 18 ans. Un Pure Malt de 12 ans baptisé Strathconon est apparu à la fin des années 70. Parmi les malts phares utilisés, Dalwhinnie a toujours été rattachée au blend Black & White, ainsi que Clynelish et Royal Brackla. Pour le Buchanan, au-delà de Dalwhinnie, c’est Glendullan, Caol Ila et Talisker qui furent utilisés.
Filiale de la société Arthur Bell & Sons, C & J Mc Donald Ltd est une société écossaise qui, jusqu’au milieu des années 80, proposait différentes marques de blended scotch dont Mc Donald’s Special Blend, Queen’s Choice et Heathwood. La licence de distillation d’Inchgower lui fut associée pour une courte période laissant entendre qu’une part importante de sa production entrait dans la composition de ses blends. Jusque dans les années 60, C & J Mc Donald est un blend de 12 ans, arborant sur sa bouteille trapue en verre marron une étiquette blanche portant la mention Fine Old. Celle-ci disparait dans les années 70 au profit de Special Blend 5 ans, pour finalement abandonner la mention d’âge dans les années 80. Cette marque disparait du marché européen avant le tournant des années 90.
Chequers est une marque écossaise de blends, apparue en Italie et en Amérique latine au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle (60’s). Elle est enregistrée sous le nom de John McEwan & Co Ltd, une société basée à Leith (Edimbourg) qui fut rachetée en 1933 par la DCL (Distillers Company Limited). De 1945 à 1992, la licence de distillation de Linkwood lui est associée, laissant entendre que ce malt est au cœur des blends de la société, dont la marque Abbot’s Choice. Chequers se décline principalement en version âgée de 12 ans présentée en bouteilles de couleur verte et qui avaient la particularité d’être numérotées et signées au niveau de la contre-étiquette. À noter aussi la création d’une édition en cruchon céramique verte au tout début des années 70, sans mention d’âge. Cette marque disparait du marché européen avant le tournant des années 90.
La marque de blend Cutty Sark est intimement liée à la société de négoce Berry Bros. & Rudd et doit directement sa naissance à la situation de crise dans laquelle l’industrie du whisky se trouve depuis la proclamation de la prohibition aux Etats-Unis en 1920. C’est en mars 1923 que naît la marque Cutty Sark sur le coin d’une table de restaurant. Peu de temps après, ce blend était importé illégalement aux Etats-Unis en passant par les Bahamas par l’entremise d’un certain Capitain William McCoy. Cutty Sark était le nom donné à l’un des voiliers les plus rapides de cette époque, mais aussi une référence au célèbre barde écossais Robert Burns et son poème Tam O’Shanter. Parmi les malts utilisés : Tamdhu, Glenrothes, Macallan, Bunnahabhain.
Dalvegan est un Pure Malt de 10 ans mis en bouteille avant le milieu des années 70, produit par James Martin & Co, filiale de la société Macdonald Martin Distillers créée en 1953 par le blender Macdonald & Muir (1893), propriétaire des distilleries Glenmorangie (1918) et Glen Moray (1923). James Martin créa sa société en 1878 en tant que marchand de whisky à Edimbourg. En 1912, sa société est rachetée par Macdonald & Muir. Sa marque phare, Martin’s, était principalement exportée aux Etats-Unis et connut un certain succès après le rappel de la prohibition en 1933. Mais c’est lors du naufrage du SS Politician en février 1941 que ce whisky passa à la postérité, puisque parmi les quelques 50 000 caisses de whiskies contenues dans le cargo, une large part était du Martin’s. Dalvegan est l’une des nombreuses marques de blends (Pure Malt) produites par la société, qui compte aussi : Highland Queen, Baillie Nicol Jarvie, Martin’s VVO. Glenmorangie et Glen Moray comptent parmi les malts utilisés.
L’histoire de Dewar est à l’image de celle du groupe des « Big Five » dont les Haig, Walker, Buchanan et Mackie faisaient partie. Elle débute en 1828 lorsque John Dewar, issu d’une famille de fermiers, devient assistant de James Macdonald, propriétaire d’un négoce de vins et spiritueux à Perth. En 1846, il décide de s’établir à son compte et développe avec succès une petite activité de négoce dans le Perthshire. En 1879, son fils John Alexander reprend les rênes de la société et fait entrer son plus jeune frère Thomas, qu’il envoie à Londres afin de développer leur activité en dehors des frontières écossaises. C’est au cours du salon Brewers’ Show de Londres en 1886 que Thomas marque les esprits et les oreilles, en faisant jouer sans arrêt un sonneur de cornemuse en habit traditionnel. Ce sonneur deviendra la mascotte de la marque Dewar’s. La suite est une success-story. En 1893, ils obtiennent le sceau Royal de la reine Victoria, distinction convoitée de tous. En 1896, ils construisent leur propre distillerie Aberfeldy, qui devient le porte-drapeau de Dewar’s. Au début des années 1920, ils se retrouvent à la tête d’une écurie de huit distilleries supplémentaires dont Aultmore, Benrinnes, Glen Ord, Lochnagar et Pulteney. Si la société intègre la DCL en 1925, elle reste bien après les années 1950 sous gouvernance familiale. La société crée et exploite plusieurs marques à la fois dont Ancestors, John Dewar & Sons Old Highland Whisky, Dewar’s Pure Malt, White Label, Glenburn, Imperial Institute.
Dixon’s n°1 est une marque de blend disponible au cours des années 70 notamment pour le marché italien via l’importateur Darma à Rome. Cette version existe en bouteille verte trapue mais aussi en bouteille haute transparente. The House of Dixon commercialisait aussi une autre marque de blend baptisée Royal Baron. A noter : l’exploitation d’une marque très similaire sans mention de « N°1 » commercialisée par la société espagnole Scott, Roger & Nixon, faisant apparaitre l’année 1851 et un logo représentant un cerf.
Distillé au sein de la distillerie Heaven Hill fondée par les frères Shapira, Evan Williams est le nom de l’un des pionniers du bourbon qui, en 1783, établit sa distillerie à Louisville. Il prend officiellement sa licence en 1788, mais en raison de plaintes récurrentes du voisinage pour nuisances, il se voit expulsé en 1802. La marque est introduite au début des années 1960. Au fil du temps, différentes expressions se succèdent, dont, pour les années 70, une version de 10 ans « 1783 » distillée à la fin des années 60. Au début des années 80, une carafe célébrant le 200ème Anniversaire (distillation 75-76) est proposée ainsi qu’une céramique en forme d’alambic (rotation 1981). A partir des années 90, des versions prestigieuses apparaissent, dont un superbe 23 ans (étiquette bleue), bouteille haute (distillation années 60) et les premières versions single cask millésimées (Evan Williams 1986), qui deviendront la règle par la suite.
Héritier d’une longue dynastie de distillateurs unis aux familles Stein et Jameson, John Haig fut à l’origine des premières grandes fusions-acquisitions qui survinrent au 19ème siècle au sein des distilleries de grain des Lowlands. Ces dernières donnèrent naissance en avril 1877 à la Distillers Company Ltd, société créée afin de contrôler et de rationaliser la production d’alcool, dont plusieurs membres de la famille Haig furent nommés Directeurs. Parallèlement à la DCL, plusieurs sociétés commerciales de blending furent fondées par différents membres de la famille, dont Haig & Haig, en 1888, par John Alicius Haig ou John Haig & Co, en 1894, par Hugh Veitch Haig.Toutes furent incorporées au sein de la DCL au tournant des années 1920. On doit à la société Haig & Haig le blend éponyme, qui deviendra Dimple, et sa bouteille reconnaissable entre toutes utilisée dès le début du 20ème siècle. Un blend composé entre autres des malts Glenkinchie, Linkwood, Clynelish et du grain Cambus. Quant à la société John Haig & Co, ses mises en bouteilles (trapues) en verre marron, montées de capsules « Spring Cap » utilisées dès la fin des années 1920, « John Haig & Co Ltd, Gold Label, Liqueur Scotch Whisky », sont particulièrement recherchées. Les malts utilisés étaient, entre autres, Glenkinchie, Glenlossie et Linkwood. A noter aussi, le Pure Malt Glenleven 8 ans et 12 ans largement distribué en France au tournant des années 70-80.
C’est en 1820 que John Walker s’établit dans le Ayrshire à Kilmarnock, en tant que marchand en vins et spiritueux. Mais c’est à son fils Alexander que la majeure partie du succès de Johnnie Walker, est due. Ce dernier ouvre ses bureaux à Londres en 1880. En 1886, il est rejoint par ses deux fils, George et John. En 1890, George reprend la gestion de la société des mains de son père. Assisté de son frère et d’un certain James Stevenson, ils vont rapidement faire prospérer la société. En 1893, ils rachètent Cardow (Cardhu). Aidés du dessinateur Tom Brown, ils créent la mascotte Johnnie Walker et le slogan « Born 1820, still going strong » et adoptent la petite bouteille carrée. Désormais membre à part entière du cercle très restreint des « Big Five » ou Barons du whisky, la société John Walker & Sons, à l’instar de Dewar, Buchanan, Mackie et Haig, œuvre afin de conserver son indépendance face à l’émergence d’une DCL toute puissante. Ils entrent en discussion avec Dewar et Buchanan en 1909 afin d’échafauder une stratégie de contre-attaque, en vain. En 1925, la société est intégrée à la DCL. L’embouteillage le plus ancien de Johnnie Walker est un flacon du début 1900, arborant une étiquette blanche et la mention Old Highland Whisky, les versions Red et Black sont rapidement introduites et deviennent les porte-étendards de la société. Parmi les malts les plus utilisés se trouvent Caol Ila, Talisker, Cardhu et Craigellachie.
Distillé pour la première fois au sein de la distillerie Tchèque Tosh (Tesetice) en 1973, King Barley est un whisky qui se décline en versions de 4, 6 et 12 ans à 43%. Pour la Russie, premier marché d’exportation une édition à 40% a été spécialement créée, baptisée Gold Cock. A partir de 1989, la production ralentit pour finalement s’interrompre. Quelques bouteilles de la version de 12 ans à 43% furent importées en France en 1999. La production de ce whisky de malt a repris en 2017.
Fondée en 1971 par la société John Haig & Co (Distillers Company Ltd) et construite sur le site de la distillerie Glenlossie, Mannochmore produit un malt voué aux blends de la société Haig et Dimple. Malgré sa très jeune existence, la distillerie est fermée à deux reprises, entre 1985 à 1989 au plus fort de la crise des années 80 et de 1995 à 1997. Le 17 décembre 1997, elle est cédée à United Distillers & Vintners (anciennement la DCL). Au tournant des années 2000, Mannochmore se fait connaitre sous le nom d’emprunt Loch Dhu, un single malt de 10 ans qui, avant l’heure, fera le « buzz » en raison de sa couleur noire. Celle-ci aurait été le résultat d’une pratique appelée « charring » qui, en carbonisant à l’extrême la surface interne du chêne d’une barrique, libère des composés aromatiques distinctifs. Cet embouteillage est désormais un collector en raison de cette particularité. Mannochmore en tant que telle fait partie des distilleries sélectionnées pour la gamme Rare Malts Selection (années 90), Flora & Fauna et The Manager’s Dram (1997), qui rendent justice à l’élégance de son malt. Elle reste cependant une distillerie très confidentielle.
Résolument moderne et quelque peu futuriste, Miltonduff, également connue sous les noms de Milton et Milton Duff, se distingue à la fin du 19ème siècle en introduisant pour une courte durée (1885-86) la triple distillation. Elle entre dans l’ère moderne de l’industrie du whisky en 1936 lorsqu’elle se fait racheter par le canadien Hiram Walker, qui accapare une grande partie de sa production pour l’élaboration des blends du groupe (Ballantine’s, Old Smuggler, puis Teachers et Ambassador). A partir de 1964 et jusqu’en 1981, elle accueille en son sein une seconde unité de production baptisée Mosstowie, un malt issu d’une distillation dans des alambics de type Lomond Stills. Les versions officielles sont rares, et celles des années 50 et 60 se comptent sur les doigts d’une seule main. Elles sont pourtant particulièrement recherchées pour leur caractère « Heritage » : flacon marron, bouteille haute ou trapue, une étiquette avec pour mention d’âge 13 ans « Liqueur Scotch Whisky ». Elle évoluera peu jusqu’à la fin des années 70. Elle sera remplacée au cours des années 80 par un 12 ans. A noter : sa présence au sein de la gamme Special Distillery Bottling avec une édition limitée âgée de 15 ans.
Fondée en 1934 par Masataka Taketsuru, la société The Nikka Whisky Distilling Co Ltd est propriétaire de deux distilleries Japonaises, Yoichi (Hokkaido) et Miyagikio-Sendai (Honshu). Elle est aussi propriétaire de la distillerie écossaise Ben Nevis à partir de 1989. Ses distilleries produisent en leur sein une grande variété de styles et de types de whiskies. Des whiskies de malts distillés en alambics de type Pot Still ou en alambics à colonnes de type Coffey Still et des whiskies de grains. Yoichi et Miyagikio sont également capables de produire des malts jouant sur une palette allant du plus doux au plus corsé, du plus fruité au plus tourbé. De cette diversité, la société réalise ses blends et ses Pure Malt (blended malts) dont les plus prestigieux portent le nom de « Taketsuru » et se déclinent en versions sans mention d’âge et jusqu’à 35 ans. La gamme des blends est portée par le célèbre Nikka From the Barrel, reconnaissable à sa petite bouteille carrée et à son fort degré, ainsi que par un vénérable 40 ans.
La société MacDonald, Greenless & Williams Ltd fut fondée en 1919 par James Calder, (propriétaire de Dalwhinnie), de la fusion d’importantes sociétés d’assemblages dont Williams, William & Sons Ltd (propriétaire de Glendullan), Greenless Brothers de Glasgow et Alexander & Macdonald (propriétaires de Stronachie). MacDonald, Greenless & Williams Ltd est enlevée des mains de James Calder à la fin des années 1920 par la DCL, mais elle reste active et produit, en plus d’Old Parr, plusieurs blends désormais très rares : Sandy Macdonald et Gillon’s. Jusqu’au début des années 90, elle opérait dans les distilleries Cragganmore et Glendullan. De ces trois sociétés, il semble qu’il faille attribuer la création du Blend Old Parr aux frères Greenless, James et Samuel, à partir de 1871. Thomas Parr, également connu sous les noms de Old Parr et Old Tom Parr, était un anglais qui aurait vécu plus de 150 ans. La version moderne de ce blend fait appel au malt Cragganmore.
Tombée dans l’escarcelle d’Hiram Walker en 1954 alors propriétaire de Ballantine’s, la distillerie Scapa fut principalement un pourvoyeur de malt pour de nombreuses marques de blend. Ses périodes de fermeture furent rares et de courtes durées, il est donc surprenant que son destin n’eût pas été plus flamboyant. A l’instar de nombreuses distilleries, Scapa doit sa renommée aux mises en bouteilles des négociants qui profitèrent de cet état de fait pour multiplier les versions. Parmi les plus sérieux couvrant la période de distillation 1960-1975, Gordon & MacPhail pour ses versions de Scapa 1960, 1963, 1966, et 1970, mais aussi Cadenhead avec de nombreux 1965 mis en bouteille au début des années 80. Les millésimes anciens sont tout de même l’exception, témoignant d’une importante et constante sollicitation des stocks de la distillerie et d’une non-volonté ou nécessité de la faire émerger en tant que single malt à part entière. La licence d’exploitation de la distillerie semble être confiée à la société Taylor & Fergusson au tournant des années 90 jusqu’au milieu des années 2000, avant que la distillerie ne soit revendue à Pernod Ricard qui, depuis, s’est attaché à développer les embouteillages officiels.
Construite entre 1896 et 1897 par un groupement de sociétés dont William Grant et quelques firmes d’assemblage, la distillerie Tamdhu fut, dès 1899, rachetée par Highland Distilleries Co Ltd qui, par la suite, deviendra propriétaire de Macallan et Highland Park. Jusqu’en 2011, Tamdhu bénéficiera du savoir-faire de ce groupe notamment en ce qui concerne le vieillissement en ex-fûts de sherry et d’une stabilité managériale. Mais elle sera aussi confinée au rang de distillerie de « malt à blend » avec, dans sa ligne de mire, le fameux Famous Grouse mais aussi J&B, Cutty Sark et Dunhill. À cause ou grâce à cette situation, les embouteillages de négoce de Tamdhu sont très nombreux et ont fortement contribué à forger la réputation de ce malt auprès des amateurs. Parmi les versions les plus recherchées, on peut noter le millésime 1970 chez Signatory Vintage, le 1957 de Gordon & MacPhail et le 1963 de Cadenhead. Les embouteillages de la distillerie, bien que rares, sont également très prisés, dont le 1953, étiquette blanche, le 16 ans bouteille et étiquette vertes (importation Gouin), ou tout simplement la carafe de 15 ans, largement distribuée au cours des années 80, issue de magnifiques fûts de sherry.
Construite entre 1965 et 1966 par la société Invergordon Distillers (Whyte & Mackay), Tamnavulin est un « malt à blend », cantonné depuis le milieu des années 80 à deux versions : 10 ans puis 12 ans. Au cours des années 70, la distillerie adopte un flacon trapu rectangulaire et propose une version de 8 ans et une sans âge. Quelques millésimes, dont un 1967, sont aussi disponibles alors. C’est sous la gamme the Stillman’s Dram (étiquette bordeaux) et Old Mill (étiquette noire), que ses propriétaires Whyte and Mackay déclinent en versions millésimées de type small batch, les expressions les plus prestigieuses de Tamnavulin : 1967, 1968 et 1970. Puis, au milieu des années 90, la gamme Stillman’s Dram est remise au goût du jour et propose des versions titrant 45% faisant mention de l’âge uniquement. A noter qu’un seul embouteillage officiel de la première année de distillation de Tamnavulin existe, Tamnavulin 35 ans, distillé le 26 octobre 1966. Les autres sont toutes le fait de négociants.
Ce blend a été créé en 1863 par John McEwan. Ce dernier est né d’une famille de fermiers du Perthshire. Par la suite, la marque est enregistrée sous le nom de John McEwan & Co Ltd, une société basée à Leith (Édimbourg), qui fut rachetée en 1933 par la DCL (Distillers Company Limited). De 1945 à 1992, la licence de distillation de Linkwood lui est associée, laissant entendre que ce malt est au cœur des blends de la société, dont Chequers. Les embouteillages les plus courants de The Abbot’s Choice datent des années 60, 70 et 80, notamment pour les cruchons et les figurines de moine en grès et céramique. Les versions les plus anciennes, dont la bouteille était en verre marron, datent de l’après-guerre. Cette marque disparait du marché européen avant le tournant des années 90.
Liquidée une première fois en 1906, puis une seconde fois quatre-vingts ans plus tard, Tomatin trouve son salut lorsque le producteur japonais de shochu, Takara Shuzo et le groupe Okura & Co Ltd, la rachète en 1986. Tomatin devient alors la première distillerie écossaise entièrement détenue par un consortium japonais. Depuis 1974, Tomatin pouvait se targuer d’être l’une des plus importantes distilleries d’Ecosse. Elle était alors équipée de vingt-trois alambics et offrait une capacité de production de douze millions de litres d’alcool pur, lui permettant de fournir de nombreuses sociétés d’assemblages : Johnnie Walker, J&B, Chivas mais aussi d’exporter son malt en vrac partout dans le monde et notamment au Japon. Mais ce qui faisait sa force dans les années 70 devint un obstacle au début des années 80, aux prises avec une crise internationale majeure. En réduisant sa capacité de production de façon drastique, la distillerie s’est remise à flot. Depuis 2005, elle multiplie les embouteillages spécifiques pour ses clients et offre de nombreux single casks qui œuvrent à faire connaitre et reconnaitre la qualité, souvent mise à mal dans le passé, de ce malt. A noter notamment plusieurs single casks millésimés 1973 lancés en 2005, qui annoncèrent l’entrée de Tomatin dans le 21ème siècle.
Fondée en mai 1863 par William Sanderson lui-même, la société William Sanderson Ltd débute en tant que productrice de liqueurs et de bitters à base de whisky. Son malt de base n’est autre que le Royal Lochnagar, propriété de John Begg, alors grand ami de Sanderson. Expérimentant de très nombreux assemblages par lui-même, il décide, en 1876, de prendre une licence de revendeur de spiritueux. Au cours d’une séance de dégustation à l’aveugle, l’assemblage #69 se distingue et sera désormais le blend de la société portant le nom de Vat 69 (assemblage 69). A noter aussi que tous les flacons porteront un sceau rouge représentant un Talbot, une race de chien de chasse disparue, emblème de ses ancêtres. Craignant le monopole de la toute jeune DCL (Distillers Company Ltd fondée en 1877), il s’allie avec d’autres sociétés d’assemblages (dont Usher, Crabbie et Robertson) pour créer leur propre société en 1885, North British Distillery Cny qui, en 1887, ouvre une distillerie de grain du même nom à Edimbourg. Devenu entre-temps propriétaire de Glen Garioch, il dispose avec Royal Lochnagar de ressources suffisantes pour assurer la pérennité de ses assemblages : Vat 69 mais aussi A.M. (blend pour le matin !), P.M., S.V.G pour Special Vatting Glen Garioch. La société rejoint la DCL en 1937.
L’histoire de White Horse est intimement liée à celle d’une famille, les Logan Mackie, descendants d’une longue lignée de marchands de whiskies. En 1883, la société J.Logan Mackie & Co est fondée à Glasgow par James Logan Mackie et le Capitain Graham. Tous deux opèrent à la distillerie Lagavulin à partir de 1851. Lagavulin devient la propriété de J.L. Mackie & Co en 1867. En 1890, Peter Mackie succède à James Logan Mackie et la marque White Horse est enregistrée. Le succès est tel, que la société devient l’un des membres du club très restreint des « Big Five » ou Barons du whisky. En 1916, il rachète la distillerie Craigellachie. En 1924, la société est renommée White Horse Distillers Ltd. Elle introduit quelques mois plus tard le bouchon métallique à visse et prend de vitesse toute l’industrie avec cette innovation en doublant ses ventes. White Horse est intégrée à la DCL en 1927. Lagavulin fut une composante essentielle du blend jusqu’à son introduction réussie au sein de la gamme des Six Classic Malts en 1987-88. A partir de là, son empreinte ne fit que décliner au sein du blend. Glen Elgin, Clynelish et Talisker firent également partie de l’assemblage. Autre blend devenu particulièrement difficile à trouver, Logan’s De Luxe (70’s) et bien sur Logan’s Extra Age Superb Old Highland Whisky (40’s).
The Wild Turkey Distillery est également connue sous le nom de Boulevard Distillery. A sa tête, Jimmy Russel, véritable légende vivante du bourbon qui, en 1954, fit ses armes au sein de la DL Moore Distillery. Cette dernière fut rachetée en 1970 par la société de négoce Austin Nichols qui, en 1942, avait créé la marque de bourbon Wild Turkey. La distillerie est rebaptisée Wild Turkey (Boulevard) Distillery. En 1980, la distillerie et la marque Wild Turkey sont rachetées par Pernod Ricard puis revendues en 2009 au groupe Campari.